COMMENTAIRES ÉCLAIR JUIN 2021

13 juin 2021

Beaucoup de temps s'est écoulé depuis que *Le Movie Shrink* a ajouté des commentaires dans la présente section, celle des commentaires éclair.

Nous avons la ferme intention d'y ajouter des commentaires plus régulièrement dans l'avenir, d'autant plus que beaucoup de choses se sont passées dans les derniers mois, même si la pandémie a ralenti les processus de tournages, de productions et de sorties à l'écran des films du monde entier.

FILMS QUI SE SONT MÉRITÉS DES PRIX

Commençons notre revue avec des films qui ont été récemment mis en nomination, qui ont gagné des prix ou qui ont attiré l'attention du Movie**Shrink.

Il y a à cet égard deux films mis en nomination récemment qui ont semblé particulièrement intéressants. On peut dire d'eux que ce sont des films « sociaux », c'est-à-dire des films qui parlent de la société, au-delà de l'histoire qui y est racontée. Par contre, il ne s'agit pas de films militants, qui se proposent de dévoiler des injustices ou qui proposent des réformes. Des films qui sont très militants nous font décrocher, même si leur sujet est important ou pertinent.

Ni Nomadland, ni Minari ne sont des films militants, mais ils sont socialement pertinents. Les deux films apparaîssent dans notre section principale des films en vedette, sur ce site.

Commençons avec Nomadland. Au risque de répéter notre analyse du film présentée dans la rubrique principale de notre site, disons qu'une des forces du film est qu'il ouvre la porte à plusieurs interprétations complémentaires. La héroïne du film perd son emploi dans l'usine où elle travaille, quand cette usine ferme ses portes, et son choix de parcourir le Midwest en travaillant à des petits boulots, voyageant et vivant dans sa van, véritable maison mobile pour l'occasion, est en partie un choix individuel. À travers l'histoire, il y a cependant un fil conducteur, à savoir un parallèle entre son mode de vie, assez particulier, où le lieu de résidence n'a pas de réelle importance, d'une part, et le rôle que jouent des firmes comme Amazon, où elle travaille souvent à des petits boulots, pour qui les lieux spécifiques ne sont pas vraiment importants, autrement que comme des contraintes ponctuelles à résoudre, puis à éliminer totalement.

Le film MInari semblerait moins social, économique ou politique, et c'est en partie vrai. Par contre, en tant que film qui nous raconte une histoire d'immigration somme toute heureuse des années 1980, il parle indirectement de l'immigration d'aujourd'hui, qui est devenu un sujet controversé aux États-Unis, très sensible en effet. De la même manière que A Beautiful Day in the Neighborhood le fait avec notre environnement médiatique, Minari nous fait apprécier la douceur des années passées, il n'y a pourtant pas si longtemps.

Sorry We Missed You (2019), un film un peu moins récent, n'a pas reçu autant de reconnaissance que les deux films précédents, mais il s'adresse quand même à des thématiques sociales, économique et politiques importantes, comme les défis de ce qu'on appelle la gig economy, composée d'individus qui travaillent sans beaucoup de sécurité, comme de savoir d'où viendra la prochaine paye. Ce n'est pas un film tout à fait militant, même s'il souligne des défis particuliers du monde contemporain du travail et de l'emploi, qui crée beaucoup d'anxiété, laquelle déborde le monde du travail lui-même.

L'ÉTAT DE LA PLANÈTE À TRAVERS LES FILMS

Nous apprenons souvent ce qui se passe dans le reste du monde à travers les bulletins de nouvelles, qui nous décrivent la dernière difficulté ou catastrophe d'un lieu, ou encore le dernier changement de gouvernement d'un pays donné, ce qui nous laisse assez ignorant sur ce qui a contribué réellement à ces crises ou événements.

On trouve aussi des données économiques générales, qui nous énumèrent des statistiques agrégées sur des pays ou des régions. Ces données peuvent dire des choses aux économistes, mais moins à ceux d'entre nous peu familiers avec leurs implications.

Mais que se passe-t-il au cœur de ces endroits du monde avec lesquels nous ne sommes pas vraiment familiers? Selon Le Movie Shrink, les films peuvent nous informer sur certains des éléments qui sont au cœur de ces sociétés. Rappelons que, pour Le Movie Shrink, c'est autant la société qui raconte une histoire que le réalisateur ou le créateur du film. Surtout s'il s'agit de thématiques qui se répètent souvent, au-delà de réalisateurs en particulier.

Quelles informations pouvons-nous découvrir récemment venant de films de différents endroits du monde, de différents pays ?

L'ASIE

Bien entendu, les films que nous pouvons voir qui viennent d'Asie ne forment qu'une minuscule partie des films produits en Asie dans une année donnée. Il est par ailleurs possible que les films asiatiques qui se font connaître en dehors de ce continent sont plus révélateurs que d'autres. Le**Movie Shrink est d'avis que cela est possible, même s'il doit reconnaître que cette opinion est, d'une certaine façon, intéressée.

Parasite, un film de Corée du Sud de 2019, film de l'année aux Oscars décernés pour cette année, est un film intéressant qui raconte les péripéties d'une famille sans le sou qui réussit à tromper une famille riche jusqu'à se rendre indispensable, pour celle-ci, dans la vie de tous les jours. Le Movie Shrink, dans une entrée passée de cette chronique, réfère au livre classique de Francis Fukuyama, Trust (1995), qui décrit le rôle primordial de la famille coréenne dans le progrès spectaculaire de la Corée du Sud, du moins au début de son ascension économique fulgurante du dernier demi-siècle. Le progrès fantastique de la Corée du Sud durant cette période est en soi toute une histoire. La famille coréenne a été, sociologiquement parlant, un élément principal de cette ascension. Parasite constitue, entre autres,une sorte de rappel de cette donnée sociologique.

Une autre réalité qui est suggérée par Parasite est combien il y a peu de différences culturelles entre les familles riches et les familles pauvres en Corée du Sud, au point où une famille de pauvres peut à toutes fins pratiques remplacer dans la vie de tous les jours une famille beaucoup plus riche, presqu'imperceptiblement. Cela en dit beaucoup à propos de la Corée du Sud, mais cela en dit beaucoup, indirectement, sur les États-Unis, où les conflits culturels rendraient cela impossible, à commencer par le choix de la station médiatique que les familles écouteraient pour les bulletins de nouvelles. Le**Movie Shrink est bien conscient qu'il part d'un film asiatique pour comprendre un élément de la cuture américaine, mais les films peuvent nous amener à des sentiers inattendus. Les conflits culturels sont devenus si intenses aux États-Unis qu'un film de Corée du Sud peut donc nous rendre conscients de ces tensions, même si ce film nous parle principalement de la famille Sud-Coréenne.

Ash is purest white (2018), Les Éternels dans la version française, est un autre film significatif, qui vient cette fois de la Chine. Les films chinois ne peuvent pas ignorer les énormes changements socio-économiques qui se produisent dans ce grand pays. Le film Les Éternels nous laissent entrevoir comment ces changements fondamentaux réorganisent, entre autres mutations sociologiques, les rapports entre les hommes et les femmes. Bien sûr, cela ne devrait pas nous surprendre. Le rôle de l'héroïne est modifié et réévalué à mesure que les hommes autour d'elle semblent éprouver de plus grandes difficultés à se retrouver dans la Chine nouvelle. Le rôle des femmes se modifie partout sur la planète, mais avec des nuances particulières selon les lieux. Ce film fait état des changements particuliers qu'on trouve en Chine à cet égard.

EUROPE CENTRALE ET EUROPE DE L'EST

Il y a maintenant trois décennies, le film russe classique Taxi Blues (1990) nous donnait l'impression que les choses n'allaient pas très bien sur le plan socio-politique dans ce pays. Plus récemment, le film Beanpole (2019), même si l'action se déroule au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, nous donne une triste image de la Russie. Comme il arrive souvent, les films se servent du passé pour parler du présent, selon Le Movie Shrink. Les relations interpersonnelles y semblent lourdes et conflictuelles, et le décor nous semble gris et triste.

Les choses ne semblent guère aller mieux dans le reste de l'Europe centrale et l'Europe de l'Est. Dans le film Glory (2016),un film qui est l'objet d'une analyse plus détallée dans la rubrique principale de notre site, un cheminot bulgare est dépouillé de sa fidèle montre, appelée Glory, quand on la lui enlève pour la remplacer par une montre high tech qui s'avère défectueuse. On voulait ainsi récompenser le cheminot pour le fait qu'il avait remis au ministère des Transports une somme d'argent importante qu'il avait trouvée durant son inspection des rails. La directrice des communications qui organisait la cérémonie de remise de montre, qui visait à détourner l'attention des scandales du Ministère, est présentée dans le film comme complètement dominée par les diktats de son téléphone cellulaire. L'intersection des événements autour de ces deux médias, la montre perdue et le téléphone cellulaire, nous donne l'impression qu'en Bulgarie, comme dans les autres pays de l'Europe centrale et de l'Europe de l'Est, les importants changements économiques bousculent les habitudes de vie, y compris nos rapports au temps. Pas un élément insignifiant.

The Whistlers (2019), Les Siffleurs dans sa version en français, film qui se déroule en Roumanie, donne l'impression que le seul moyen d'échapper à la pauvreté est à travers des activités illégales. Quand, finalement, on trouve la richesse, on ne peut même pas la dépenser dans son propre pays.

Plusieurs films de l'Europe Centrale et de l'Est donnent en effet l'impression qu'on a le choix entre se cantonner dans le rôle de perdants dans la nouvelle économie ou y acquérir des biens illégalement, russian style. L'économie capitaliste y a été tellement démonisée pendant des décennies que ceux qui y ont du succès maintenant ne peuvent qu'être des démons. Cela est, en bonne partie, dû à une interprétation particulière de ce qu'est l'économie de marché, une interprétation qui a dominé la Russie des années 1990, et qui a éventuellement mené à ce qu'on y a privatisé les biens de l'État à des prix scandaleusement dépréciés, sources des fortunes privées d'aujourd'hui, complétées par la mafia russe et les polices privées.

L'EUROPE DE L'OUEST

L'Europe de l'Ouest connaît un succès social et économique indéniable, surtout comparé à d'autres pays et régions du monde, mais les films européens n'en traitent pas moins de ses propres défis et préoccupations.

Pour une bonne partie des régions du monde, l'état de l'environnement constitue une préoccupation, mais peu souvent comme un problème pressant et un danger immédiat.

Le film islandais Woman at War (2018), un film qui fait l'objet d'un commentaire plus détaillé dans notre section principale, met en scène une femme islandaise, respectueuse des lois en temps normal, qui entreprend des actions illégales pour sauver l'environnement de son pays. Oui, c'est donc un film à propos de l'environnement, mais le ton légèrement comique du film nous donne à penser qu'il y a autre chose. Ce n'est pas seulement, donc, un film militant. Mais, à propos de quoi d'autre ?

Un petit détour, auparavant.

Quand les films présentent des éléments indirectement, comme quelque chose qui doit être découvert, ils sont d'un intérêt particulier pour Le Movie Shrink. Les films concernent la plupart du temps des défis, des challenges, en somme des inconforts dans la société qui les produit. Mais qu'en est-il si un film nous parle de quelque chose de positif à propos d'un pays, d'une culture ? Est-ce qu'un tel film est toujours d'un intérêt pour Le Movie Shrink?

Le film Woman at War en constitue un exemple. Le film porte sur les combats pour sauver l'environnement, comme on l'a expliqué plus tôt, mais cela est incomplet. Ce qui se dégage de ce film, constamment, c'est le caractère harmonieux des rapports sociaux et humains dans ce pays, l'Islande. Ce qu'on peut en conclure, c'est que la prise en compte de l'environnement commence avec la prise en considération des humains autour de nous. Quand la société connaît une certaine harmonie sociale, elle peut, sur cette base, se tourner ensuite vers la protection de l'environnement.

Comparez cette harmonie sociale, omniprésente dans ce film, avec la lourdeur et les difficultés des interactions sociales présentées dans les films de plusieurs autres endroits dans le monde, que ce soit au Moyen Orient ou dans les pays en développement, dans lesquels les conditions économiques sont pénibles, qui sont relayées dans les rapports humains difficiles. Même en Europe, un film comme Everybody knows (2018), Tout le**monde le sait**, en français, film analysé dans la section principale du Movie Shrink, situé dans l'Espagne contemporaine, réfère à la nature parfois conflictuelle des relations économiques, comme les promesses et les contrats qui sont aux fondements de plusieurs activités économiques. Ce genre de difficultés auxquelles font face les personnages dans** Everybody Knows,** se retrouvent souvent dans les films du Moyen Orient, dans des pays comme l'Iran par exemple, ces dernières années.

Parfois les films du monde nous parlent de défis qui nous sont communs, parfois de défis très différents.

C'est pourquoi c'est important de voir le plus souvent possible des films du monde entier afin d'y découvrir ce qui constitue des difficultés pour un pays ou une région en particulier. C'est souvent par des films d'ailleurs, par contre, qu'on peut comprendre certains éléments d'un pays ou d'une région en particulier.

Revenons aux films d'Europe.

Les films européens, comme ailleurs, témoignent de leurs défis particuliers. Certains de ces sujets ne sont pas évidents. Certains défis peuvent paraître moins graves ou urgents, mais ils peuvent quand même constituer des défis à relever.

Ainsi le film Another Round (2020), Alccotest au Québec,raconte l'histoire d'un groupe de professeurs danois qui se propose de consommer de façon scientifique de l'alcool comme moyen d'atteindre un plus grand bien-être. Comme dans Woman at War , dont on a parlé précédemment, ce film donne une image harmonieuse des interaction entre les personnages. Il ne semble pas y avoir de problème de ce côté. Le film semble plutôt nous orienter vers le fait que les hommes, plus que les femmes, peuvent dépasser les limites du raisonnable, pour ainsi dire, en se concentrant sur une seule chose à la fois, en ignorant ses interactions avec d'autres éléments. Bien sûr, cela peut constituer un problème, mais seulement une fois que beaucoup d'autres défis ont été déjà réglés. C'est un défi de riches.

Cela est vrai aussi pour un autre film européen, Pupille (2018), un film qui nous vient de France, et qui nous raconte les défis qui viennent du fait que certains parents biologiques ne peuvent prendre en charge leur enfant et les confient donc aux services sociaux de l'État. Contrairement à l'image que l'on donne fréquemment des services publics, comme étant incompétents, ils sont vus ici comme assez compétents et même attentionnés. En conséquence, le film raconte tout autant une histoire de succès qu'une histoire de difficultés. C'est ainsi que se présentent les défis des pays prospères, des pays riches. Pupille fait l'objet d'une analyse plus détaillée dans la section principale du Movie Shrink.

Habituellement, Le Movie Shrink ne se penche pas sur les films documentaires, à cause du fait que ce type de film présente une idée assez claire du sujet abordé et du message à porter. Mais parfois les documentaires et les films de fiction sont indissociables. Quand par exemple, une histoire est racontée sur la base d'événements que le réalisateur a lui-même vraiment vécus.

C'est peut-être le cas du film français, Au nom de la terre (2019), qui nous parle de la difficile transition que ce pays a connue dans la transformation de son agriculture vers une agriculture industrielle. Pierre Muller a écrit des pages très éclairantes sur ces changements dans son livre de science politique intitulé Le Technocrate et le paysan (1984) . Jusqu'aux années 1950, l'identité de la France était très liée à la petite agriculture indépendante, et elle demeurait aussi une importante part de l'activité économique française. Les défis reliés dans la transformation de l'agriculture française travaillent encore le pays, avec la pression constante qui vient de l'Europe et de l'Union européenne. Mais, parce que ce documentaire se penche sur l'augmentation de la compétition économique mondiale, qui affecte les autres pays du monde, il s'agit aussi d'une sorte de drame-documentaire sur le monde entier.

LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT

Film qui nous parvient de l'Afrique, La Nuit des Rois (2020) se situe dans une prison surpeuplée de ce continent. Ce n'est pas un endroit où vous voulez être. Le film ressemble beaucoup au film brésilien de 2002, La Cité de Dieu, qui racontait les péripéties des gangs vivant dans les favelas de Rio de Janeiro. Le mérite de ces deux films est de nous raconter, très ouvertement, les misères et les énormes défis qui confrontent certains endroits du monde. Comme les propos sont assez directs, Le Movie Shrink a moins à dire sur ce genre de films, puisqu'ils se présentent un peu à la façon de documentaires. Mais ils peuvent par ailleurs être comparés à des films d'autres pays, lesquels sont aux prises avec des défis moins pressants, que ce soit la consommation d'alcool en Europe du Nord ou la gestion des enfants de l'État en France.

Le Movie Shrink ne s'adresse ici qu'à ces deux films, c'est très peu, bien entendu, mais il se propose de visionner prochainement des films qui semblent très évocateurs, du moins en apparence, comme le récent film brésilien Bacurau, dont onparlera prochainement

Les États-Unis

Il y a tellement de films qui sont produits aux États-Unis qu'on peut se demander par où commencer. Gardons à l'esprit, par contre, que Le Movie**Shrink est avant tout intéressé à des films qui parlent de difficultés, de défis qui sont importants, mais qui sont présentés de façon implicite, indirecte.

Cela limite le nombre de films qui sont pertinents pour Le Movie Shrink.

Dans la section principale de notre site, il y a deux films qui sont analysés et ils nous rappellent tous deux des périodes qui étaient plus harmonieuses et moins conflictuelles. Pour commencer, A Beautiful Day in the Neighborhood nous rappelle une période quand nos médias n'étaient pas si conflictuels, mais plus harmonieux. C'était, il nous semble, il y a une éternité, avant les guerres entre CNN et Fox News, pour ne donner qu'un exemple.

MInari nous ramène à une époque où l'immigration n'était pas un sujet de débats politiques, dans les années 1980. Une époque si proche de nous, mais en même temps si loin.

Sound of Metal (2019), Le Son du Silence dans sa présentation en français, un film qui est commenté plus en détail dans notre section principale, semble nous parler d'un certain déséquilibre, de la présence d'excès en Amérique. C'est l'histoire d'un drummer,d'unmusicien qui joue la batterie, qui perd l'usage de l'ouïe et qui tente de la retrouver. Le fait que le film se termine dans une scène urbaine paisible en Belgique semble nous dire quelque chose, possiblement le fait qu'une culture plus liée à l'histoire nous prépare mieux à intégrer le nouveau avec le plus traditionnel. L'Europe se lance moins aveuglément dans les dernières modes, les dernières tendances.

L'idée du manque d'équilibre pourrait aussi être à l'œuvre dans des films comme The Dead Don't Die (2019), et The Hummingbird project ( 2018), le premier à propos du fait que des personnes qui vivent au même endroit ne vivent pas nécessairement dans le même fuseau horaire, pour ainsi dire. Le second film concerne le projet invraisemblable de connecter virtuellement et directement deux endroits des États-Unis éloignés l'un de l'autre, dans l'espoir de réduire le temps de transmission d'informations boursières et d'en profiter monétairement. Dans chacun de ces deux derniers films, il y a une absence de sens commun, de bon sens, d'équilibre, de proportion, surtout dans le deuxième film. Les deux films sont l'objet d'une attention particulière dans la section principale du Movie Shrink.

Il semble que l'un des thèmes privilégiés de certains films américains, du moins ceux qui attirent l'attention du Movie Shrinks, semble en effet nous renvoyer à des thèmes comme le temps, l'espace et l'influence des médias sur nos vie et sur nos sens. Le film The Vast of Night (2019) va beaucoup dans le même sens et il est revu en détail dans notre section principale.

Parce que l'Amérique est au centre de tellement de changements qui nous affectent tous, certains thèmes qui apparaissent dans les films américains nous interpellent tous. Nous faisons tous l'expérience de mutations au niveau du temps, de l'espace et des médias, mais l'aventure américaine semble faire ressortir de façon plus dramatique ces mutations, de façon, pour ainsi dire, plus pure.

Le Movie Shrink est toujours à l'affût de films américains révélateurs et significatifs, et il envisage de regarder des films qui pourraient être intéressants pour lui, comme Limbo (2020), American Utopia (2020), Ammonite (2020) et The Truffle Hunters( 2020). Ces films pourraient en effet nous aider à avancer un peu plus sur ce qui travaille aujourd'hui la société et la culture américaines.

Le Movie Shrink s'est toujours proposé de ne pas faire de la critique de films, car il n'est pas, ni ne veut être, un critique de films.

Mais, de façon exceptionnelle, il va se faire critique ici, mais ce ne sera pas du tout à propos de ce que regardent habituellement les critiques de films, soit la qualité du film. Il s'agit plutôt de critiquer le fait que certains films américains prennent pour acquis que les spectateurs connaissent les détails de la culture américaine et de son cinéma, au point qu'ils semblent exclure les spectateurs du reste du monde. C'est le cas avec Once Upon a Time in**Hollywood (2019) et avec Mank* (2020). Pour comprendre ces films, il faut être un expert du cinéma américain. Autrement, ces films ne peuvent ni être compris, ni être appréciés par les spectateurs du reste de la planète. Autrement dit, au contraire de presque tous films du monde entier (et cela inclut la plupart des films américains), ces films ne se proposent pas de parler à un auditoire mondial. Cela n'empêchera pas des spectateurs du monde entier de les visionner, dû au prestige de la culture américaine dans le monde. Mais ces films sont, au final, prétentieux : ils ne viennent pas à vous pour vous raconter une histoire, vous devez aller à eux. Ils constituent la version culturelle de l'Ugly American,* quiveut soumettre le monde entier à sa culture.

Le Movie Shrink pense à présenter d'autres interprétations socio-économiques-politiques de films qu'il peut trouver ailleurs, et il se demande si les lecteurs seraient intéressés à en apprendre sur ces autres interprétations. En effet, certains analystes ou critiques de films arrivent assez près de ce que nous voulons réaliser sur notre site Le Movie Shrink. Est-ce que leur inclusion régulière ou occasionnelle dans nos pages pourrait intéresser les lecteurs ?

Nous reviendrons sur cette possibilité dans les prochains mois.

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